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Info prev santé : diabète de type 2

30 Oct

Bon à savoir

 

Le diabète est une maladie chronique non guérissable mais contrôlable représentant un enjeu majeur de santé publique au niveau mondial. En 2022, 7,1% de la population belge avait reçu un diagnostic de diabète et le diabète de type 2 en est la forme la plus fréquente (90%), soit plus de 600 000 personnes.

 

Le diabète de type 2 est une maladie caractérisée par une résistance à l’insuline et une baisse progressive de sa production par le pancréas. Il peut entraîner des complications cardiovasculaires, rénales et oculaires affectant la qualité et l’espérance de vie des personnes concernées. Son développement est influencé par des facteurs comportementaux (alimentation déséquilibrée, sédentarité, surcharge pondérale), biologiques et génétiques ainsi que des facteurs sociaux et environnementaux incluant le revenu, le niveau d’éducation, les conditions de vie et le soutien social. Les populations les plus vulnérables comme les personnes en situation de précarité, isolées, migrantes ou de faible littératie en santé sont davantage exposées au risque de développer un diabète ou à ses complications.

Points d’attention pour les professionnel·les

 

La prévention du diabète implique un changement de comportement individuel…

Un des leviers favorisant la prévention du diabète de type 2 repose sur la promotion de comportements favorables à la santé ; une alimentation équilibrée et variée, associée à une activité physique régulière. Par ailleurs, l’arrêt du tabac est fortement recommandé car le tabagisme combiné au diabète augmente significativement le risque cardiovasculaire.

 

Un dépistage régulier…

Un dépistage régulier permet d’identifier les personnes à risque et d’intervenir précocement. Le dépistage s’adresse à :
• Toute personne âgée de 45 ans et plus, même sans symptôme.
• Personnes plus jeunes présentant un ou plusieurs facteurs de risque : surpoids/obésité, antécédents familiaux de diabète, hypertension, dyslipidémie, antécédent de diabète gestationnel, conditions de vie précaires ou sédentarité.
• Personnes avec prédiabète (glycémie à jeun : 100-125 mg/dL ou HbA1c 5,7-6,4 %) : doivent être suivies de près.

 

Fréquence recommandée
• Si le premier dépistage est normal et en l’absence de facteur de risque : tous les 3 ans.
• En présence de facteurs de risque ou pour ceux avec prédiabète : annuel.
• Pour les personnes ≥ 50 ans, envisager un dépistage annuel comme pratique prudente.
• Pour les femmes ayant eu un diabète gestationnel ou un accouchement d’un bébé de plus de 4 kg, un dépistage annuel

 

Prise en charge et remboursement…

 

Au-delà de la prévention, la qualité du suivi et l’accès aux dispositifs de prise en charge sont essentiels pour maîtriser la maladie et prévenir ses complications. Ces dispositifs, ainsi que leurs modalités de mise en œuvre et de collaboration interprofessionnelle, sont présentés de manière détaillée dans le focus système de prise en charge du diabète de type 2, consultable via ce lien.

 

Le trajet de démarrage est un accompagnement structuré et précoce destiné aux personnes récemment diagnostiquées d’un diabète de type 2. Il vise à soutenir la compréhension de la maladie, à encourager l’adoption d’habitudes de vie saines et à coordonner les premiers suivis interprofessionnels (médecin – diabétologue – infirmier·e – podologue, etc.), afin de renforcer l’autonomie du·de la patient·e dès le début du parcours de soins.

 

Le trajet de soins diabète s’adresse aux personnes traitées à l’insuline ou sur le point de l’être, via un contrat tripartite entre le·la patient·e, le·la médecin généraliste et le·la diabétologue. Il garantit un suivi coordonné, le remboursement des consultations diététiques et médicales et la prise en charge du matériel d’auto-surveillance glycémique, dans le but de favoriser l’équilibre de la maladie et l’autonomie du·de la patient·e.

 

La convention d’autogestion du diabète concerne les personnes sous insuline qui ne remplissent pas les critères du trajet de soins. Elle offre un accompagnement éducatif pluridisciplinaire (infirmier·ère, diététicien·ne, éducateur·rice en diabétologie) entièrement pris en charge par l’assurance obligatoire pour renforcer les compétences du·de la patient·e, améliorer le contrôle glycémique et prévenir les complications.

 

Une approche plus globale et équitable…

 

Manger mieux, bouger plus et se faire dépister sont des leviers essentiels, mais la prévention du diabète ne peut se limiter à la modification de comportements individuels. Elle doit s’inscrire dans une approche intégrée et équitable de la santé, fondée sur la collaboration entre les acteurs médicaux et sociaux, afin d’assurer un suivi cohérent et adapté aux réalités de vie. À Bruxelles, où les inégalités sociales et territoriales restent marquées, agir sur le diabète, c’est aussi agir sur les conditions de vie : logement, emploi, alimentation, accès à l’information et soutien social. Les professionnel·les sociaux et de la santé jouent un rôle clé dans cette dynamique, en accompagnant, orientant et renforçant le pouvoir d’agir des personnes.

 

Agir sur les déterminants sociaux de la santé comme levier…

 

1. Précarité alimentaire et littératie en santé

L’insécurité alimentaire est aussi présente à Bruxelles, liée au coût de la vie et à la difficulté d’accès à des produits sains et abordables. Agir sur la précarité alimentaire constitue un levier essentiel pour prévenir le diabète et réduire les inégalités de santé. Les ateliers de cuisine participatifs et épiceries sociales ne se limitent pas à la distribution ou à la préparation d’aliments : ils renforcent la littératie en santé, offrent des repères concrets pour manger sainement avec un budget limité et favorisent le lien social et la confiance en soi.

 

2. Prévenir l’isolement social et la précarisation liée à la maladie

Le diabète peut fragiliser la situation sociale et économique des personnes, en raison de la fatigue, du coût des soins ou des absences professionnelles. Les professionnel·les sont invité·es à rester attentif·ves aux signes de rupture sociale, afin de repérer précocement les situations à risque et orienter vers les dispositifs de soutien (groupes de discussion, associations locales, maisons médicales, etc.).

 

3. Valoriser les actions du champ social dans la prévention du diabète

Les actions du champ social, qu’il s’agisse d’alphabétisation, d’aide alimentaire, d’accompagnement collectif ou individuel (ouverture des droits, médiation de dettes, etc.) constituent des leviers concrets de réduction des inégalités sociales, de promotion d’environnements de vie favorables à la santé. Elles participent donc à la prévention du diabète. Les professionnel·les jouent un rôle clé pour relayer ces initiatives, intégrer la dimension sociale dans la prévention et favoriser la collaboration intersectorielle, gage d’une approche réellement globale.

 

La prévention c’est aussi…

 

La prévention du diabète inclut la protection contre les infections. Les personnes diabétiques sont plus vulnérables aux formes graves de grippe et de COVID-19, la vaccination annuelle constitue donc une mesure essentielle de prévention.